samedi 28 février 2009

Edith Scob

Commençons par vos débuts. Comment êtes vous devenue la muse de Franju ?

J’étais quelqu’un de très timide. Je faisais des études de Français à la Sorbonne et en même temps je prenais des cours de théâtre. J’ai eu alors une chance incroyable car Georges Franju cherchait un personnage muet faisant de la figuration intelligente pour jouer dans La tête contre les murs. Il a vu une photo de moi et il m’a choisie. Cette figuration est devenue une vraie séquence dans le film. Il m’a filmée en gros plan et plan moyen et je suis devenue un véritable personnage. Ensuite, il a préparé l’écriture des Yeux sans visages et il a pensé à moi pour le personnage de Christiane Genessier. C’était un cadeau pour moi, d’autant plus que j’étais cinéphile ; je connaissais Le sang des bêtes et Hôtel des Invalides… Des courts-métrages fabuleux. J’avais ainsi l’impression de rentrer dans une belle histoire.

Vous donnait-il beaucoup de directives sur les tournages ?

Oui et non, car il était dans l’histoire de ce qu’il racontait. Je devais faire partie de sa mythologie car il projetait sur moi toute une idée de rêve, de pureté, de fragilité ou de beauté, comme dans les séquences poétiques du Sang des bêtes : la péniche qui passe ; les oiseaux. Je fais partie de ce volet là. Il y a la violence mais aussi une chose pure.

Extrait d'un entretien avec Stéphane Caillet ayant eu lieu le 16 décembre 2008, publié par Critikat et qu'on peut lire ici dans son intégralité.