mercredi 25 février 2009

徐克 Tsui Hark

Au début des années 80, je travaillais pour des maisons de production. J'étais en perpétuel conflit avec eux, surtout dans la manière dont ils concevaient les scénarios qu'ils me proposaient et leurs contenus. J'ai donc créé ma propre société pour avoir le dernier mot. Film Workshop porte le même nom que le cours de cinéma que je donnais à l'école de cinéma de Hong Kong. J'avais choisi ce nom (L'atelier du cinéma NDR) par dérision mais aussi en réaction à ces producteurs. Sans me douter qu'elle allait exister si longtemps. En 1982, pour terminer Zu, j'avais besoin de nombreux effets spéciaux qu'on ne savait pas faire à Hong Kong. J'ai réuni des étudiants qui ont appris sur le tas ces techniques. L'année suivante, j'ai travaillé pour une autre production sur un film nécessitant lui aussi des effets spéciaux. Ils m ont demandé de m'en occuper, j'ai alors pensé réunir ces étudiants : tous avaient entre temps de monter chacun sa société, toutes avec des idées radicalement différentes. Impossible de les amener dans une voie commune. J'ai trouvé plus facile de créer ma propre société d'effets spéciaux, avec des gens que je connais, avec qui je puisse m'entendre. Aujourd'hui, le même schéma se reproduit : à l'heure de l'image de synthèse, je collabore avec une société externe qui me fournit l'assistance humaine et informatique, mais j'ai beaucoup de mal à travailler avec eux. Je pense que je vais intégrer cette technique dans ma société. Je n'ai pas d'appétit particulier pour le pouvoir. Je cherche juste, dans un but pratique, à pouvoir me faciliter les choses dans le domaine de la production afin de pouvoir faire mes films avec le plus de rapidité et d'efficacité, sans avoir à convaincre des gens extérieurs. Pour cela, j'ai besoin de travailler avec des gens dans toutes les phases en rapport avec le cinéma, que j'apprécie, en qui je puisse avoir confiance. Ma réputation et mon statut impliquent forcément une notion de pouvoir pour l'extérieur. Ce qui m inquiète un peu mais j'essaie de travailler indépendamment du contexte extérieur à Hong kong, des considérations politiques ou de certaines pressions auxquelles je préfère ne pas penser.

Extrait d'un entretien avec Sam Lowry publié en décembre 2001 et qu'on peut lire ici.